Dr. Mélanie BÉNARD-GELLON

Étude de l’embryogenèse somatique et transformation génétique de différentes variétés de porte-greffes de vigne en vue d’induire la résistance au Grapevine Fanleaf Virus

Soutenue en novembre 2011
Sous la direction de Bernard WALTER

Dans cette étude, nous avons dans un premier temps adapté le protocole d’embryogenèse somatique primaire à différentes variétés d’hybrides porte-greffes (3309C, 110R, Fercal, 41B et SO4) en nous appuyant sur l’expérience acquise au laboratoire sur Vitis vinifera cv Chardonnay. Les résultats montrent que le génotype, le type d’explant (étamine, fleur ou nœud), le type et la dose d’auxine utilisés dans le milieu d’induction (2,4-D ou 2,4,5-T) ont une influence sur les efficacités d’embryogenèse somatique. En effet, pour le 3309C, l’utilisation du 2,4,5-T dans le milieu d’induction a montré une efficacité embryogène supérieure à partir de nœuds par rapport à celle obtenue à partir d’étamines. Cependant la meilleure efficacité a été obtenue à partir de fleurs de cette variété, sur un milieu d’induction contenant du 2,4-D. De plus, le protocole d’embryogenèse somatique secondaire utilise de manière récurrente au laboratoire nous a permis d’obtenir des masses embryogènes ainsi que des embryons somatiques secondaires de ces porte-greffes. Le protocole de conversion des embryons en plantes, en présence de 4,5 uM de cytokinine (BAP) s’est avéré efficace pour le 11OR et le 41B. Dans un second temps, nous avons co-cultivé le matériel embryogène obtenu pour quatre de ces génotypes (110R, 3309C, Fercal et 41B), avec Agrobacterium tumefaciens contenant trois constructions génétiques : (i) une copie d’une séquence partielle (1020 pb) du gène de la coque protéique du virus en orientation sens ; (ii) une partie courte en sens et en anti-sens (280 pb) de cette même séquence formant une structure en épingle à cheveux (hpRNA = hairpin RNA) ; (iii) un amiRNA ciblant une séquence virale. Le gène bactérien codant la néomycine phosphotransférase et conférant la résistance à un antibiotique, la kanamycine, a été utilisé comme gène de sélection. Les conditions de sélection à la kanamycine ont nécessité des adaptations expérimentales telles que l’ajustement de la concentration en antibiotique puisque la sélection avec 75 mg.L-1 de kanamycine s’avère insuffisamment drastique dans la plupart de nos expériences de co-cullture. Les résultats d’analyse moléculaire par PCR ont montré l’amplification probable des fragments d’intérêt (CPGFLV et amiRI1TA-71) dans des échantillons de 11OR et de 41B résistants à la kanamycine. Cependant des analyses moléculaires supplémentaires par AL-PCR ne nous ont pas renseigné sur une éventuelle intégration du transgène amiRATA-71 dans des masses embryogènes de 41B.