Dr. Andrea PACETTI

Exploring the role of Fomitiporia mediterranea in the development of grapevine leaf stripe disease symptoms.

Soutenue le lundi 4 juillet 2022 à Florence en Italie.

Composition du jury de thèse :

Pr. Laura MUGNAI
Pr. Christophe BERTSCH
Pr. Giancarlo ROMANAZZI
Pr. Lucia GUERIN-DUBRANA

Résumé :

Les effets néfastes de l’Esca sur le patrimoine viticole mondial sont connus depuis toujours, et d’autant plus depuis l’ère moderne de la viticulture. Des auteurs comme Ravaz et Viala ont décrit avec précision les effets de cette maladie sur les vignobles du bassin méditerranéen au début du XXe siècle et ont contribué à sa définition. L’évolution d’Esca en complexe de l’Esca est le résultat de nombreuses études effectuées par des scientifiques du monde entier, qui ont su adapter les techniques d’investigation aux nouvelles technologies et ainsi obtenir des résultats toujours plus précis. Tout au long du dernier siècle, les techniques de gestion de la maladie ont également évolué en tenant compte non seulement de leur efficacité mais aussi de leur durabilité. Les produits à base d’arsenic, initialement utilisés dans le vignoble pour lutter contre les mites, ont joué un rôle fondamental dans la limitation des symptômes foliaires de l’Esca. L’interdiction de ces produits a fait émerger un manque de stratégie de contrôle de l’Esca et a conduit à la réévaluation, grâce à la disponibilité d’outils plus efficaces de techniques abandonnée. Le curetage du tronc était, historiquement, adopté pour l’élimination de l’amadou sur de nombreuses espèces d’arbres et sur la vigne. La première étude présentée dans cette thèse montre des données sur l’efficacité du curetage du tronc en testant trois niveaux d’élimination de l’amadou : les résultats obtenus pour les deux premières années de suivi ont donné lieu à une publication (annexe I) et ont été complétés dans ce manuscrit par les résultats de la troisième année de suivi.

Parallèlement, l’étude de l’effet du curetage sur le microbiote de la vigne a permis de confirmer que Fomitiporia mediterranea (Fmed) est l’espèce la plus affectée par l’élimination de l’amadou comme souligné par d’autres auteurs. Les données obtenues permettent de renforcer l’hypothèse – déjà formulée au début du XXe siècle selon laquelle la présence d’amadou pourrait être liée à l’expression de symptômes foliaires. L’objectif de la seconde partie de la thèse (annexe III) concerne le processus de dégradation du bois par Fmed, et a été mené pour caractériser l’activité de dégradation du bois par le champignon selon une approche multidisciplinaire. La dégradation des structures cellulaires du bois a été dans un premier temps décrite par des observations microscopiques. Par la suite, la dégradation du bois de vigne a été reproduite in lignum et la diminution des polymères constitutifs du bois a été quantifiée.

Enfin, l’activité des principales enzymes lignolytiques et leur modulation moléculaire a été mesurée. L’ensemble de cette étude a permis de confirmer des observations faites sur le terrain et absentes de la littérature scientifique lors de la conception de l’expérimentation. L’importance d’une élimination complète de l’amadou lors du curetage du tronc a été mise en évidence et des résultats pertinents sur les effets de la technique sur le microbiote de la vigne ont été publiés. L’étude de la voie enzymatique de dégradation du bois par Fmed a contribué à la connaissance de ce champignon qui, ces dernières années, a suscité un intérêt croissant de la part de la communauté scientifique pour son rôle dans le complexe de l’Esca. De plus, sur la base des résultats obtenus en analysant la voie enzymatique de Fmed, il a été possible de supposer qu’une autre voie de dégradation du bois complémentaire est nécessaire pour que la pourriture du bois se produise, comme cela se passe dans d’autres systèmes pathogènes, ouvrant ainsi une nouvelle voie de recherche basée sur la voie non enzymatique.